31 oct. 2015

Frankenstein & cie : réécriture d'un classique

Mai 1816, Mary Godwin, Percy Shelley, leur fils, Claire Clairmont et le poète Lord Byron partent pour Genève où ils ont prévu passer la saison chaude sur les berges du lac Léman. Barricadée à l'intérieur à cause des fortes pluies qui s'abattent sur la région, la joyeuse troupe trompe l'ennuie par la lecture d'histoires de fantômes allemandes, les Gespensterbuch , ce qui donne à Byron l'idée de proposer à chacun d'écrire sa propre histoire fantastique. Fortement influencée par les travaux du poète et philosophe naturaliste Erasmus Darwin dont on prétendait capable de ranimer la matière inerte, Mary rêve éveillée : elle voit un étudiant tremblant de sa propre démesure , Victor Frankenstein, au côté de cette chose hideuse qu'il a créé de ses mains et partage le fantasme impie qui habite le jeune homme de voir cet assemblage de chaires mortes renaître par l'action de machines puissantes. Effrayée, elle entrevoit les premiers pas malaisés de cette aberration tel l'engrenage fautif dans le mécanisme admirable du Créateur. Cette idée qu'elle ne croyait dédiée qu'à une courte nouvelle d'épouvante se développe en une histoire qui deviendra son premier roman : Frankenstein ou le Prométhée moderne

25 oct. 2015

Hansel & Gretel: fascination et terreur des contes de fées




Les contes de fées ne révèlent pas aux enfants 
que les dragons existent.
Les enfants le savent déjà.
Les contes de fées révèlent aux enfants
qu'il est possible de tuer les dragons.
-G.K. Chesterton

Étant une enfant Disney, sevrée au sucre et à la poudre de fée, je n'ai été initiée que très tardivement au travail de Jacob et Wilheim Grimm. Deux frères qui, sillonnant la campagne allemande, ont patiemment transcrits les contes issus de la sagesse populaire dans un but essentiellement philologique: remonter au fondement de la pensée humaine en questionnant l'origine de ces histoires qui, si elles sont issues de cultures différentes, possèdent néanmoins une trame commune. Car sous leurs travers fantaisistes les contes parlent de l'expérience humaine ; ils enseignent quelque chose. Pour l'essentiel, il raconte un passage, forcément difficile et gêné de milles et unes embûches mais qui, bien souvent, s'accomplit heureusement en dépit de tout. Ils font état d'une nécessité, celle du passage de l'enfance à l'âge adulte. Selon une conception archaïque de ce passage dont le conte est fortement teinté, cette étape ne peut être que douloureuse, périlleuse et ne saura être surmonté sans une initiation préalable. C'est pourquoi l'enfant qui s'égare dans une forêt impénétrable, piégé par une vieille femme qui rêve de le rôtir doucement sur la braise, ne pourra se fier que sur ses capacités pour se tirer du pétrin. Nous avons donc un cadre angoissant, une histoire qui aborde la thématique du cannibalisme et une maison construite entièrement de friandises. Vous aurez compris que nous parlons de contes de fées aujourd'hui sur le blog. Il était une fois: Hansel et Gretel. 


18 oct. 2015

J'ai peur du noir!



Ne croyez pas que je ne vois pas claire dans votre jeu, chers clients, lorsque vous m'arrivez en librairie avec des cernes jusqu'au menton. Je sais ce qui se trame chez-vous, dans l'intimité de votre foyer. Je ressens votre anxiété au coeur de la nuit lorsque, l'oreille et l'esprit aux aguets, vous guettez les premiers signes de la crise. Il faut malheureusement vous rendre à l'évidence : votre enfant a peur du noir. Cette angoisse a cela d'insidieux qu'on ne sait trop par quel bout la prendre pour la calmer. Est-ce la peur engendrée par l'absence de la lumière, du monstre dans le placard, des ombres qui s'allongent la nuit tombée? Toutes ces réponses et bien plus? Je ne crois pas posséder la clé du problème mais, en usant de mes petits moyens, je pourrai peut-être vous aider à amorcer le processus de guérison qui vous mènera à une nuit de 8 heures ininterrompues de sommeil. Pour ce faire, je vous propose quelques titres d'albums jeunesses mettant en scène des petites frimousses au prise avec cette même phobie du noir et qui, grâce à la magie de la narration, trouvent des solutions constructives pour y remédier. Pourquoi se tourner vers le médium de l'album dans nos périodes de détresse? Il ne faut pas perdre de vue qu'un album est, en soi, un univers fermé et cohérent sur lequel le petit lecteur craintif possède un plein contrôle. En compagnie du protagoniste, il confronte sa peur et, pages après pages, prend confiance en ces capacités qui lui permettront de la vaincre! Pourquoi ne pas tenter le coup?

15 oct. 2015

Miss Peregrine et les enfants particuliers



Dans ma jeunesse, je pouvais passer des heures immobiles à contempler les vieux albums photos de ma grand-mère. J'étais fascinée par toutes ces photographies qui restent les témoins muets de notre histoire familiale. Les jours de pluies, ma grand-mère sortait certaines photos et demandaient à ses petits enfants de créer une nouvelle histoire à partir de ces souvenirs statiques. Ces récits sont devenus tellement ancrés dans mon imaginaire que j’ai encore aujourd’hui de la difficulté à départager mes vrais souvenirs de ceux qui ont été fabriqués de toutes pièces par ma grand-mère et mes cousines. Ma fascination pour la photographie remonte à loin et c'est cette passion qui m'a mené vers le livre de Ransom Riggs, Miss Peregrine et les enfants particuliers

11 oct. 2015

Hex Hall l'Académie des sorcières

J’adore l’Halloween, mais parait-il qu’à vingt-cinq ans ce n’est plus «permis» de collecter les bonbons. En tout cas, c’est ce que mes voisins m’ont dit. Pfff... Mais bon, la vie d’adulte à tout de même certains bénéfices. Comme la possibilité de m’ensevelir de bonbons et de me laisser emporter par mon livre d’horreur préféré. Nous sommes encore au début du mois donc je ne veux pas vous glacer les sangs avec une suggestion de lecture cauchemardesque. Alors, pour les âmes sensibles qui aiment les histoires paranormales mais qui ne veulent pas faire de terreurs nocturnes, voici ce que vous devez lire pour vous mettre dans l’esprit de la fête des morts. 

9 oct. 2015

Coraline


Je ne suis pas d'un naturel froussard. Déjà toute jeune je courrai les occasions, voire même je forçais le destin en espérant ressentir une bouffée d'adrénaline dans mes veines. J'ai consommé du film d'horreur jusque dans ses moindres classiques, gober du Stephen King ainsi que du Edgar Allan Poe et passé quantité de nuits blanches sur mon plateau de Widja. Tout ces moments de frayeurs, ces petites peurs inoffensives étaient pour moi synonymes d'amusement. Puis, j'ai grandi. Le sentiment de nouveauté s'est estompé et, connaissant pratiquement tous les codes du genre, il m'était trop facile de repérer les clichés des différents romans et films qui me tombaient sous la main. Mon amour inconditionnel de l'horreur c'est tranquillement essoufflé. Jusqu'au jour où m'est arrivé entre les mains un petit bouquin noir à l'apparence anodine. Si je connaissais son auteur de renom, rien ne me préparais à ce que j'allais découvrir entre ces quelques pages. Les mots de Neil Gaiman ont réveillé en moi des peurs enfouies et instigués dans mon esprit une angoisse latente. Je vous avertie chers lecteurs, les cauchemars ne sont jamais loin lorsque vous plongez dans l'univers de Coraline.

3 oct. 2015

Mon ami le zombie


Assis sur un rocher perdu au beau milieu d'une forêt, un petit bonhomme au regard triste se raconte des histoires de zombies. Matin, midi, soir, il ne pense qu'à cela. Il ne rêve que d'une chose : rencontrer son idole en chaires putréfiées et en os. C'est une véritable lubie! Perdu très loin dans ses pensées, notre petit héro ne remarque pas l'arrivée trébuchante du mort-vivant tant attendu. Et pourtant, c'est une donnée bien connue dans le cercle restreint des amateurs de zombies, il ne faut jamais baisser la garde car ce monstre tente toujours d'attaquer sa proie par surprise. Décontenancé et ne voulant surtout pas finir en buffet de viandes froides, il prend ses jambes à son cou mais se ravise au dernier moment. Jamais, se dit-il, je ne pourrai vivre avec la mort d'un pauvre zombie affamé sur la conscience. Ingénieux, il propose un petit goûter à son nouvel ami qui a définitivement les crocs. Bien que délicieux, cet encas improvisé ne suffit pas à combler l'appétit d'un zombie adulte en mal de chaires fraîches. Il lui faut dénicher des aliments riche en fer et contenant tous les nutriments essentiels pour remplir le bedon d'un mort-vivant. Véritable glouton, ce-dernier croque quelques vaches, grignote un ou deux mouton et se laisse même tenter par le voisin en dessert. Il engouffre goulûment tout ce qui croise sa route en poussant des « GRRR GRRR » de satisfaction. Depuis, tout ce beau monde s'est transformé en zombies. À la nuit tombé, notre petit héro rentre à la maison suivie d'une invraisemblable procession. Étrangement, il ne peut s'empêcher d'être inquiet. Serait-il le prochain sur la très longue liste d'épicerie de son nouvel ami?

1 oct. 2015

Le mois de l'horreur


L'automne, c'est du bonheur enveloppant comme le manteau que l'on endosse pour se protéger du froid piquant. C'est des lattés à la citrouille, des pommes croquantes et des feuilles craquants sous le talon. Les jours qui rétrécissent et les soirées auprès de Netflix qui s'allongent tout doucement. L'automne c'est un peu tout ça mais c'est surtout la nostalgie de l'enfance; lorsque le premier Octobre se pointait le bout du nez et que déjà s'annonçait les préparatifs de l'Halloween. Le costume à confectionner, les bonbons à déguster, les histoires de peurs à la lueur de la lampe de poche. Tant de beaux souvenirs et de parties de Widja mémorables. En cette belle période de l'année, l'équipe de la route de briques jaunes veut revenir à l'essentiel. Sur le blog, on va jaser des vraies affaires: de zombies, de vampires, de loup-garous et de peurs en tout genre. Tant de belles idées lectures pour faire frissonner petits et grands! C'est donc un rendez-vous pour tout le mois d'Octobre.





Vicky & Mathilde



Pour redécouvrir les articles du mois d'Octobre :

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